Système Aquifère du Sahara Septentrional | SASS

Date d’approbation
Approbation par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) en 2008 et par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM)


Durée du projet
Phase III : 5 ans (2010 – 2015)


Partenaires financiers et techniques
Le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM)


Pays concernés
Algérie - Lybie – Tunisie


Bénéficiaires principaux du projet
Algérie, Lybie et Tunisie


Objectifs
Le « Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS) » partagé par l’Algérie, la Libye et la Tunisie, est un bassin à ressources en eau peu renouvelables qui couvre une superficie de près d’un million de km2. Dans l’objectif d’asseoir un développement durable dans la région, l’OSS a mené, dans un passé récent 2000-2010, des études à travers deux projets (SASS I et SASS II). Ces études ont permis une meilleure connaissance hydraulique du système, la mise en place d’un système d’information commun et l’instauration d’un mécanisme de concertation permanent entre les trois pays.

En outre, ces études ont mis en exergue le fait que le développement sous sa forme actuelle notamment agricole basé sur l’offre, est source de risques liés aux coûts de mobilisation de l’eau et à sa salinisation ainsi qu’à la dégradation de la qualité des sols. Elles ont aussi apporté un éclairage sur le manque d’efficience de l’irrigation et la faible valorisation de l’eau. Cette situation risque de s’aggraver dans le futur compte tenu de la croissance des besoins et des impacts liés aux changements climatiques. C’est à ce titre qu’a été initié le projet SASS III qui a pour finalité de produire des recommandations opérationnelles pour une agriculture durable avec une préservation des ressources en eau et en sol.


Statut du projet
Achevé


Réalisations & Résultats

  • Composante socio-économique

La composante socio-économique vise comme objectif notamment, l’étude du comportement de l’usager principal de la ressource SASS à savoir l’irrigant, en vue de connaitre sa valorisation réelle de l’eau et surtout ses méthodes d’adaptation à sa raréfaction et à la dégradation de sa qualité. En outre, sur la base des données collectées à travers les enquêtes, il a été développé un modèle hydro-économique intégré qui tient compte explicitement de toutes les variables et déterminants de la demande en eau. Ce modèle permet l’élaboration de scénarios avec pour objectif la maximisation du revenu de l’agriculture irriguée.Les activités ont porté sur la réalisation de 4139 enquêtes sur 4500 prévues en deux campagnes de terrain sur un échantillon de 3000 exploitants à travers le bassin. Les campagnes d’enquêtes ont été précédées par une formation sur terrain de 40 techniciens des institutions nationales des trois pays.

Les enquêtes réalisées ont fait l’objet de saisie, de vérification et de validation ce qui a permis la mise en place d’une importante base de données socio-économique (800 000 données).Les résultats de l’analyse de ces données ont mis en exergue les dimensions qui ont un impact significatif et non négligeable sur la productivité économique de l’eau notamment :

  1. Une tarification inadaptée de l’eau 
  2. La salinité dont l’impact sur la productivité a été quantifié 
  3. Le système de cultures en identifiant ce qui valorise le mieux l’eau 
  4. L’importance de l’élevage dans le revenu de l’exploitation.

 

  • Modèle hydro-économique

Le modèle hydro-économique a été développé dans l’objectif d’aider les décideurs à concevoir et à mettre en œuvre les politiques de développement agricole à travers le SASS avec comme objectif de maximiser le revenu de l’activité irriguée. Il a été rendu opérationnel grâce aux données globales et micro-économiques récoltées ainsi qu’aux résultats obtenus à partir de l’analyse quantitative. Son application est possible de façon régionale ou locale à l’intérieur du bassin.

La mise en œuvre de ce modèle a nécessité une campagne d’enquêtes complémentaire au niveau de 647 points d’eau collectifs.

  • Pilotes de démonstration agricole

La composante Pilote de Démonstration vise la concrétisation de solutions techniques éprouvées d’irrigation performante dans des exploitations agricoles chez des agriculteurs à des fins de démonstration et de vulgarisation aux niveaux local, national et régional.

Six problématiques de gestion non durable des eaux d’irrigation ont été identifiées et sélectionnées par les Autorités de l’Eau des trois pays concernés, autour desquelles ont été conçus des projets de pilotes de démonstration.

Six projets pilotes de démonstration agricole ont été mis en place, dans les 3 pays:

Pilote 1 : Sauvegarde des foggaras et de leurs systèmes de production agricoles à Reggane (Adrar, Algérie)
Objectifs : Renforcer l’apport en eau d’un système d’irrigation ancestral et intensifier l’agriculture oasienne.
Activités réalisées : Mise en place d’un système d’irrigation localisée et réalisation de deux campagnes agricoles. Le panneau solaire installé post-projet a permis de renforcer le débit de la foggara.
Résultats Obtenus : Le principal résultat obtenu est l’assimilation du concept de l’économie d’eau par les agriculteurs. Une économie d’eau très significative a été obtenue grâce à la condamnation des Séguias (canaux en terre sableuse très perméable et source d’une grande perte d’eau par infiltration), d’une part, et à l’irrigation localisée pour toutes les cultures, d’autre part.

Pilote 2 : Amélioration de l’efficience de l’eau d’irrigation et maîtrise de la dégradation de la qualité des sols, dans un contexte de « non pénurie » d’eau à Oued Righ (Algérie)
Objectifs : Efficience de l’irrigation, bonification des eaux et des sols.
Activités réalisées : Installation d’un système d’irrigation localisé ainsi que d’un réseau de drainage enterré. Deux campagnes agricoles ont été menées.
Résultats Obtenus : Amélioration du rendement agricole, une réduction significative de la salinité du sol (de 10g/l à 6g/l) et une diminution de l’hydromorphie se traduisant par une baisse de l’ordre de 30 cm du niveau de la nappe. La production agricole a été améliorée de 50%.

Pilote 3 : Restauration et sauvegarde des systèmes de production agricoles irrigués dans la plaine de la Djeffara libyenne à Bir Etterfess (Libye).
Objectifs : Augmenter l’efficience de l’irrigation avec une eau saumâtre de 1,6 g/l.
Activités réalisées : Installation d’un système d’irrigation localisée et réalisation de deux campagnes agricoles (cultures de contre saison sous serres et plein champs).
Résultats Obtenus : Les systèmes de production agricole mis en place ont permis une nette amélioration (80%) du revenu de l’exploitant.

Pilote 4 : Valorisation agricole des eaux géothermales en irrigation de cultures hors saison dans la zone des Oueds du Centre de la Libye à Merdoum, Zemzem (Libye).
Objectifs : Transférer un savoir-faire sur l’utilisation des eaux géothermales.
Activités réalisées : Compte tenu de la situation particulière en Libye, ce pilote a été abandonné et remplacé par un pilote en Tunisie au titre de transfert d’expériences de cultures sous serres avec les eaux géothermales. Un atelier régional a été organisé pour une centaine de personnes (exploitants, chercheurs, journalistes,….).
Résultats Obtenus : Sensibilisation des acteurs quant au mode d’utilisation des eaux géothermales pour l’exploitation sous serre. Ce pilote a servi de support de transfert technologique aux autres pays.

Pilote 5 : Bonification des terres irriguées affectées par la salinisation et l’hydromorphie à l'Oasis de Jedida/Mansoura, Kebili (Tunisie).
Objectifs : Bonification des terres irriguées affectées par la salinisation et la stagnation des eaux.
Activités réalisées : Installation d’un réseau de drainage enterré et d’un système de refoulement des eaux de drainage par pompage à l’énergie solaire en l’absence de pente pour évacuation naturelle.
Résultats Obtenus: Il a été enregistré une efficacité du drainage avec le pompage à l’énergie solaire par l’abaissement du niveau de la nappe de 30 cm en moyenne ainsi qu’une réduction de 30% de la salinité des sols. 

Pilote 6 : Rationalisation de l’utilisation des eaux saumâtres en irrigation dans la Djeffara tunisienne dans la région de Sidi Makhlouf, Médenine (Tunisie).
Objectifs : Dessalement de l’eau pour l’irrigation et Amélioration de l’efficience de l’irrigation.
Activités réalisées : Installation d’un réseau d’irrigation localisée, d’une station de déminéralisation d’eaux saumâtres et de deux serres.
Résultats Obtenus : Augmentation de la superficie irriguée de 100%, de l’efficience de l’irrigation ainsi qu’une amélioration des revenus de l’exploitant.

Les résultats obtenus dans les six pilotes ont été validés au cours de trois ateliers nationaux et d’un atelier régional.


Dissémination

  • Développement du site internet SASS pour une large diffusion des résultats et des recommandations de la phase III du SASS http://sass.oss-online.org/
  • Présentation des résultats du SASS lors du Forum Mondial de l’Eau (Corée du Sud, 2à15) lors de la session « Adaptation aux changements climatiques : exemples de bonnes pratiques » organisée conjointement par l’UNECE et l’OIEau
  • Diffusion et présentation des résultats du SASS lors de différents évènements internationaux (COP 12 UNCCD et COP 21 UNFCCC, 2015)
  • Communication « Gestion de l’eau en milieu aride : Apports des innovations sociales et techniques dans la zone du SASS » présentée en session plénière lors de 26ème Conférence Euro-Méditerranéenne   "Innover pour améliorer les performances de l'irrigation". (ICID -Montpellier 2015)
  • Diffusion des rapports finaux et supports de communication aux partenaires de coopération (FFEM, FEM, FAO, GIZ, GWP-Med…), aux pays (institutions nationales de recherche) ainsi qu’aux organismes de recherche au niveau international (IRD…)